J'aime les pieds ? C'est grave docteur ? Pourquoi moi ?
Les termes comme "fétichisme" ou "paraphilie"
sont employés un peu souvent à tort et à travers et font
un peu peur à certaines personnes qui imaginent tout et surtout n'importe
quoi, y associant les termes de "perversions" dans le sens péjoratif
du terme. Il n'en est rien ! Essayons de comprendre ...
Le point de vue d'un psychothérapeute
Mais que dit la psychanalyse ?
Voici l'extrait d'un article très intéressant trouvé sur le blog d'un psychothérapeute (voir l'article complet ici), qui explique pourquoi les hommes assument mal leurs penchants alors qu'il s'agit finalement d'un sujet assez banal d'après son auteur ...
Prisonnier d'un fantasme qu'on n'a pas choisi ? :) |
"Ah, le fétichisme du pied, voilà un sujet rarement abordé
dans la littérature psychologique alors que la psychanalyse en a fait
ses choux gras ! Qu'il s'agisse de sport, de fringues, de je ne sais quoi, il
y a un modèle auquel il faudra se conformer ! Imaginez qu'en matière
sexuelle, c'est encore pire car la sexualité représente évidemment
la quintessence de la virilité. Un mâle un vrai aimera les gros
seins, il baisera comme un dieu, au moins dix fois par nuit et aura eu ses premiers
rapports sexuels vers onze/douze ans avec une superbe femme mûre qui n'avait
bien sûr jamais connu meilleur amant que lui. Le problème est qu'il
ne faut pas toujours croire le jeune mâle. Et croyez moi, quoi qu'il dise,
il n'aime pas forcément les gros seins. D'autres fois, il n'aimera toujours
pas les gros seins mais préférera d'autres parties du corps de
la femme mais il se taira car il a peur. Il a surtout peur d'être différent
de ses potes et donc d'être éjecté du groupe des hommes
virils aimant les gros seins. Et comme lui et ses potes, ne se parlent pas,
contrairement aux nanas qui se racontent tout, notre jeune homme rumine sur
ses différences, joue à être un autre et se tait. Donc il
va passer des années à jouer à celui qu'il n'est pas, en
se taisant, et en faisant semblant d'aimer les femmes à gros seins.
Deux études, une britannique, l'autre américaine, ont montré
qu'il existe en gros trois centres d'intérêt d'un homme pour le
corps d'une femme : ses seins, la ceinture pelvienne (sexe et fesses) et ses
pieds. Globalement, on imagine qu'il y a des attraits "normaux" tandis
que d'autres sont appelés des paraphilies. Elles ne sont qu'anecdoctiques
et n'ont pas d'intérêt psychopathologique. Statistiquement, les
goûts suivent une distribution de 1/3, 1/3, 1/3. Ce qui veut dire qu'environ
un tiers des hommes apprécient les jolis pieds et éventuellement
les talons hauts, car certains préfèreront les pieds nus, d'autres
bottés, etc. Compte-tenu de la difficulté à réaliser
ce genre d'études, certes les chiffres peuvent varier mais un fait est
certain, c'est qu'aimer les jolis pieds n'est pas la preuve d'un désordre
mental terrible. C'est banal et sans intérêt d'un point de vue
psychopathologique ... On pourrait faire des études plus complexes en
croisant des séries statistiques pour mettre en évidence par exemple,
des traits de caractère spécifiques en fonction de l'attrait pour
telle ou telle partie du corps. J'ai pu remarquer, mais c'est intuitif et je
ne pourrais étayer sur aucune étude chiffrée, que les amateurs
de pieds féminins ont peut-être une sensibilité plus importante
que la moyenne.
D'ailleurs, seule la psychanalyse voit dans l'attrait pour le pied ou la chaussure
quelque chose d'important et de révélateur ! Ce que dit un psychanalyste,
n'a en termes scientifiques, pas plus de poids, que ce que pourrait exprimer
votre concierge. Dans bon nombre de sociétés traditionnelles,
le pied revêt un attrait sexuel évident sans que l'on parle de
fétichisme. Faire une thérapie pour comprendre cela, savoir d'où
vient l'attrait pour les jolis pieds, et à quoi cela correspond psychologiquement,
reste de l'escroquerie. Dans une écrasante majorité des cas, les
hommes aiment les talons hauts, parce que cela fait de jolies jambes, que cela
fait ressortir les fesses et que cela cambre les reins. En plus certains préfèreront
les sandales parce que cela dénude de jolis pieds. Où est le mal
? S'intéresser à ce genre de non-problèmes, c'est sombrer
dans la branlette intellectuelle. Il me semble qu'un psy à d'autres chats
à fouetter. Dédramatiser et rassurer, c'est aussi notre métier.
D'ailleurs, on constate qu'il est assez courant, que les femmes adorent les
chaussures. Le fétichisme est donc une notion aberrante, n'ayant aucune
réalité scientifique."
Un ouvrage intéressant cité en fin de l'article : Erotisme
du pied et de la chaussure - William Rossi
Merci à ce psychothérapeute pour cette description on ne peut
plus exacte.
Mais que dit la psychanalyse ? |
Problèmes de définition du fétichisme
On peut adopter la définition de Webster : " Le
fétichisme est un déplacement pathologique d'intérêt
érotique".
En médecine, le fétichisme est une paraphilie (déviance
sexuelle). Mais ces définitions devraient être modérées
et nuancées. Décrire ou dessiner le pied féminin
d’une façon à stimuler le désir est une érotisation.
Utiliser le pied féminin durant une activité sexuelle coïtale
(avec pénétration) ou non coïtale est synonyme de sexualisation.
Les définition simples du genre : « Le fétichisme est un
comportement sexuel qui confère à un objet ou une partie du corps
un pouvoir érotique » ne sont pas précises car il est normal
de désirer une partie du corps, et donc d’érotiser. Tout
fétichisme n’est pas pathologique.
C’est le caractère pathologique qui doit être retenu pour
parler de paraphilie ou de déviance sexuelle. Les termes imprécis
de genre perversion sexuelle n’ont pas de valeur scientifique.
Les stades du fétichisme
Le fétichisme a été décrit comme
un continuum de comportement variant dans l'intensité, et dans l’attachement
au fétiche (objet érotisé). Steele (1996) a décrit
quatre étapes.
1- fétichisme partiel (Stekel,1964) : légère préférence
pour certains genres de partenaires sexuels, pour certains stimulus sexuels
ou activité sexuelle. Il s’agit d’un goût plus qu’un
vrai fétiche.
2- fétichisme de basse intensité : forte préférence
pour certains genres de partenaires sexuels, stimulus sexuels ou activité
sexuelle. Les rapports sexuels normaux continuent mais peuvent incorporer l'objet
d'attraction dans les préliminaires. La plus grande majorité des
amateurs de pieds féminins appartiennent, je pense, à cette classe
dès lors qu'ils sont dans une vie de couple.
3- fétichisme d'intensité modérée: les stimulus
spécifiques sont nécessaires pour assurer l’excitation sexuelle
et la performance sexuelle.
4- fétichisme de haute intensité (Gebhartt, 1994) : les stimulus
spécifiques prennent la place du partenaire sexuel. (Ce cas est généralement
synonyme de paraphilie). Ayant beaucoup discuté avec des hommes comme
moi, je n'en ai jamais trouvé qui soit à ce stade dans leur vie
de couple. Il est probable que certains jouissent de leur seul fetichisme, mais
ponctuellement, pas à chaque fois, pas tout le temps ...
Les différentes approches
Approche Freudienne (improbable, et peu soutenue des
connaisseurs) : |
Non c'est un montage, il n'en avait sûrement jamais vu pour être si triste :-) |
Approche comportementale (beaucoup moins farfelue) :
Cette hypothèse propose que les hommes deviennent fétichistes
parce qu'ils ont été en contact durant leur enfance avec un objet
les ayant stimulés sexuellement. Cette théorie, dite de l'empreinte,
considère que l’émotion sexuelle sera conditionnée
par la situation ou par l'objet. Pourquoi pas ? L’avantage de cette approche
est sa capacité à mettre en lien l’expérience de
chacun avec ses préférences sexuelles. Après tout un pied
de femme, c'est joli, sensuel (voir la rubrique correspondante), et cette sensualité
pourrait se graver quelque part lors de sa petite enfance ... On ne serait donc
pas conditionné à penser comme les autres à l'adolescence,
car en avance et déjà imprégné ? Personnellement
c'est la théorie à laquelle je crois, car tous les amateurs de
pieds féminins ou presque diront qu'ils sont ainsi depuis leur petite
enfance. C'est ça en fait ! Nous sommes précoces ! :-)
Approche sociale et culturelle :
D'autres études estiment que le fétichisme sexuel tire son origine
de la signification et la perception faite de l'objet ou d'une partie du corps
par l'individu et par sa culture. Il s’agit d’une approche globale
pouvant expliquer la majeure partie des cas de fétichisme. L’érotisation
culturelle valorise l’objet érotisé, invitant ainsi les
individus à adopter le même comportement. L’exemple de fétichisme
des pieds est un bon exemple historique, l’érotisation de l’image
masculine dans la publicité actuelle peut être aussi un exemple,
de nombreuses femmes avouent aimer les fesses des hommes, ou leurs muscles.
Les objets fétiches
N'importe quel objet peut devenir fétiche, s’il est érotisé
par l’individu. Les cas les plus fréquents relèvent des
objets relatifs à la sexualité féminine : lingerie, bas,
culottes, dentelles, les bottes et les chaussures ou à la sexualité
masculine.
Le corps aussi : les pieds sont le centre du fétichisme masculin le plus
répandu. Les fesses et les muscles pectoraux sont les parties préférées
des femmes.
Références
Rossi WA 1990 Foot and shoe fetishism - part I J Current Pod Med 39: 9 19-23.
Rossi WA 1990 Foot and shoe fetishism - part II J Current Pod Med 39:10 16-20.
Source : http://www.pathol08.com/louportail/portail/NPD/print.php?sid=464